John Fitzgerald Kennedy (1917 - 1963)
« All free men, wherever they may live, are citizens of Berlin, and, therefore, as a free man, I take pride in the words "Ich bin ein Berliner" » (en anglais)
« Tous les hommes libres, où qu'ils vivent, sont citoyens de Berlin et en tant qu'homme libre, je suis fier de ces mots : "Ich bin ein Berliner" [Je suis un Berlinois] » (traduction)
Très populaire, le président américain s'illustra par sa détermination dans la guerre froide entre les États-Unis et l'URSS. C'est ainsi que le 26 juin 1963, près du mur qui séparait Berlin en deux, il apporta son appui aux habitants de la ville, confrontés à une tentative de blocus et d'isolement de la part des Soviétiques. JFK, issu d'une famille prospère et influente de Boston, est l'auteur d'un doux aphorisme sur les devoirs du citoyen : «Ask not what your country can do for you, but ask you what can you do for your country» (en anglais) «Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi mais demande-toi ce que tu peux faire pour ton pays» (traduction française).
Martin Luther King (1929 - 1968)
« I have a dream that one day little black boys and black girls will be able to join hands with little white boys and white girls as sisters and brothers... » (en anglais)
« Je fais le rêve qu'un jour, les petits enfants noirs et les petits enfants blancs joindront leurs mains comme frères et sœurs... » (traduction)
Martin Luther King est un jeune pasteur afro-américain qui se bat pour la fin de la ségrégation dans son pays, à la tête du Mouvement des droits civiques. Le 28 août 1963, à l'occasion d'une mémorable Marche sur Washington, il prononce devant 250.000 sympathisants son plus fameux discours : <i>I have a dream...</i>».
Charles de Gaulle (1890 - 1970)
« Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l'Europe ! l'Europe ! l'Europe ! mais cela n'aboutit à rien et cela ne signifie rien »
Cette phrase célèbre a été prononcée le 14 décembre 1965 par Charles de Gaulle, alors président de la République française, au cours d'un entretien télévisé avec le journaliste Michel Droit. Les mimiques expressives du vieux chef lui donnent toute sa saveur.
À propos de l'Europe, retenons aussi du général de Gaulle une formule prononcée à Strasbourg en novembre 1959 : « Oui, c'est l'Europe, depuis l'Atlantique jusqu'à l'Oural, c'est l'Europe, c'est toute l'Europe, qui décidera du destin du monde ! » Elle signifie que pour le Général, la construction européenne ne saurait se faire sans la Russie, a fortiori contre elle. Notons que l'homme d'État visionnaire se refusait à parler de l'URSS, considérant que cette entité politique était éphémère et condamnée à s'effacer devant la Russie.
Neil Armstrong (1930)
« Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'humanité »
Le 20 juillet 1969, à 21h17 (heure française), le module lunaire Eagle de la mission Apollo XI se pose sur la Lune. Le cosmonaute Neil Armstrong annonce : « Houston, ici la base de la Tranquillité. L'Aigle a atterri ». Un peu plus tard, à 3h56, dans la nuit du 20 au 21 juillet, il pose son pied sur le sol et lance la phrase ci-dessus, préalablement mûrie par des spécialistes de la communication. Il est rejoint un quart d'heure plus tard par Edwin « Buzz » Aldrin.
André Malraux (1901 - 1976)
« L'esclave dit toujours oui »
André Malraux lance cette formule le 2 septembre 1973, sur le plateau des Glières, en Haute-Savoie, à l'occasion d'un discours à la gloire des malheureux résistants qui furent massacrés en ce lieu en mars 1944 par la Milice et les soldats. Extrait : «Le mot non, fermement opposé à la force, possède une puissance mystérieuse qui vient du fond des siècles. Toutes les plus hautes figures spirituelles de l'humanité ont dit non à César. Prométhée règne sur la tragédie et sur notre mémoire pour avoir dit non aux dieux. La Résistance n'échappait à l'éparpillement qu'en gravitant autour du non du 18 juin. Les ombres inconnues qui se bousculaient aux Glières dans une nuit de jugement dernier n'étaient rien de plus que les hommes du non, mais ce non du maquisard obscur, collé à la terre pour sa première nuit de mort, suffit à faire de ce pauvre gars le compagnon de Jeanne et d'Antigone... L'esclave dit toujours oui.»
Valéry Giscard d'Estaing (1926)
« Vous n'avez pas, monsieur Mitterrand, le monopole du coeur »
Le 10 mai 1974, un Face à Face télévisé oppose les deux candidats à la présidence de la République, Valéry Giscard d'Estaing, ministre des Finances dans le gouvernement du précédent président, Georges Pompidou, décédé un mois plus tôt, et François Mitterrand, candidat unique de l'opposition de gauche. Les deux candidats sont au coude-à-coude dans les sondages.
Excédé par le ton moralisateur et condescendant de son rival, le représentant de la droite lance : « Je vais vous dire quelque chose : je trouve toujours choquant et blessant de s'arroger le monopole du coeur. Vous n'avez pas, monsieur Mitterrand, le monopole du coeur ».
La réplique fait mouche et va faire basculer le sort en faveur de son auteur, qui l'emportera avec 426.000 voix d'écart lors du scrutin du 19 mai 1974. À peine élu, VGE donnera du corps à sa formule en réformant tambour battant la société française.
Il apparaît dans cette vidéo que la célèbre formule du débat du 10 mai 1974 a été mûrement préparée par Valéry Giscard d'Estaing.