Citations et Mots d'Histoire

Moyen Âge

Pierre Coning    (1302)

« Schild en vriend ! » (en flamand)
« Bouclier et ami ! » (traduction)

Cette formule qui se rapproche de l'anglais «friend and foe ! » devait décider du sort de tous ceux que l'on rencontrait à l'aube du 18 mai 1302 dans les ruelles de Bruges. Il était en effet impossible à qui n'était pas natif des Flandres de prononcer correctement cette expression. La populace, à l'appel de Pierre Coning (ou Pieter de Coninck), un tisserand jaloux des libertés flamandes, put ainsi démasquer les Français de la garnison et les assassiner.

Leur mouvement d'humeur, connu comme les «Matines de Bruges», fut suivi de la «bataille des éperons d'or» (11 juillet 1302), remportée par les mêmes sur la fleur de la chevalerie française dont les éperons allèrent orner N-D de Courtrai. Malgré cinq siècles d'efforts, les Français ne purent jamais regagner le terrain perdu dans les Flandres.

Les Flandres étaient alors la plus riche province d'Europe au nord des Alpes en raison de l'industrie de ses tisseurs et de l'activité de ses négociants. Gand était aussi étendue que Paris et allait bientôt abriter la première bourse aux valeurs de l'histoire. -


Philippe VI de Valois    (1293 - 1350)

« Qui m'aime me suive »

A peine a-t-il été sacré à Reims que le roi Philippe VI de Valois part en guerre contre les bourgeois de Bruges, insurgés contre leur seigneur, le comte de Flandre Louis de Nevers. Il demande aux barons qui lui ont offert la couronne de l'assister dans cette première campagne. Comme ils se montrent quelque peu réticents, le connétable Gautier de Châtillon leur lance : «Qui a bon coeur trouve toujours bon temps pour la bataille». Et le roi d'ajouter une formule appelée à une grande fortune : «Qui m'aime me suive». Les milices flamandes sont écrasées le 23 août 1328 au Mont Cassel, près de Lille. -


« Ouvrez, ouvrez, châtelain, c'est l'infortuné roi de France ! »

Supplique du roi Philippe VI dont l'ost (l'armée) vient d'être écrasée à Crécy-en-Ponthieu, le 26 août 1346. Une autre version, tirée comme la première des Chroniques de Jean Froissart, indique : «Ouvrez, ouvrez, châtelain, c'est la fortune [destin] de la France !»Au cours de la bataille, les archers anglais et les coutiliers gallois, qui combattent à pied, ont triomphé de la fleur de la chevalerie française embarrassée par ses armures et ses caparaçons. Les arbalétriers génois, alliés des Français, se sont laissé surprendre par la pluie qui a mouillé les cordes de leurs armes. Les pertes françaises sont énormes : roi de Bohême, comtes d'Alençon, de Flandre, ducs de Lorraine, de Savoie, etc. Philippe en réchappe et arrive de nuit au château de la Broye où il demande l'asile en piteux équipage, seulement accompagné d'une quarantaine de compagnons. L'année suivante, Édouard III Plantagenêt prend Calais et en 1356, son fils Édouard, dit le Prince Noir, écrase l'armée de Jean II le Bon à Poitiers. -


Édouard III    (1312 - 1377)

« Honni soit qui mal y pense ! »

Devise de l'ordre de la Jarretière fondé en 1348 par Édouard III Plantagenêt, roi d'Angleterre et petit-fils de Philippe le Bel par sa mère Isabelle de France.

Selon la chronique, la comtesse Jeanne de Salisbury avait perdu sa jarretière au cours d'un bal à Calais. Le roi se serait baissé pour ramasser celle-ci en défiant les railleurs par cette courtoise injonction. Il fit alors du ruban bleu l'insigne et de l'aphorisme la devise du «Most Noble Order of the Garter».

Cet ordre a compté des empereurs et de nombreux rois parmi ses membres.

En 1337, Édouard avait pris le titre de roi de France alors que les juristes de Philippe VI de Valois invoquaient une prétendue «loi salique» pour l'écarter. Il appuya ses prétentions de moyens décisifs et remporta la bataille de Crécy qui vit les chevaliers français vaincus par les archers ennemis (1346).

Édouard conquit Calais après un long siège en 1347, exigeant la remise des clés par six bourgeois la corde au cou. Seules les prières de la reine Philippa de Hainault permirent d'épargner les malheureux. En 1356, le  fils aîné du roi, Édouard, plus connu sous le nom de Prince Noir, écrasa à nouveau la chevalerie française à Poitiers et fit prisonnier le roi Jean II le Bon...


Jean de Beaumanoir    (1351)

« Bois ton sang, Beaumanoir ! Et la soif te passera »

Cette apostrophe fut lancée par Geoffroy du Bois à son capitaine, le Breton Jean de Beaumanoir, au cours du mémorable Combat des Trente....


Philippe le Hardi    (1342 - 1404)

« Père, gardez-vous à droite, père, gardez-vous à gauche ! »

La chronique souligne le dévouement du jeune fils du roi de France Jean II le Bon lors de la bataille que celui-ci livra aux Anglais à Poitiers, le 19 septembre 1356. Lorsqu'il vit qu'il était perdu, le roi ordonna à ses trois fils aînés, le dauphin Charles, Louis duc d'Anjou et Jean duc de Berry, de prendre la fuite. Le roi voulait ainsi protéger sa descendance et donc sa succession.

Le plus jeune, Philippe, âgé de 14 ans, resta seul auprès de son père pour le soutenir jusqu'au bout, non par les armes, mais par les paroles ci-dessus. Le roi le récompensa plus tard en lui donnant en apanage le duché de Bourgogne, dont la première dynastie s'était éteinte sans postérité.

Si Jean le Bon avait eu le sens de l'État, il aurait annexé le duché au domaine royal comme le droit féodal l'y autorisait et sa dynastie aurait ainsi évité bien des tourments...

Le nouveau duc de Bourgogne fut connu sous le nom de Philippe II le Hardi en souvenir de ses exploits à Poitiers. Par son mariage avec l'héritière du comté de Flandre, il ajouta ce riche domaine à ses possessions. Les mariages de sa fille et de son fils Jean permirent à la famille d'ajouter également à ses possessions le comté de Hainaut-Hollande, soit le reste de la Belgique et des Pays-Bas actuels. Jean sans Peur, ainsi surnommé en raison de son comportement à la bataille de Nicopolis, lorsqu'il succède en 1404 à son père, apparaît comme le seigneur le plus puissant de France. Pendant la folie du roi Charles VI, il entre en conflit avec les autres barons du royaume. C'est le début de la querelle des Armagnacs et des Bourguignons qui va mettre à rude épreuve la monarchie française. Jean sans Peur est assassiné en 1419. Son fils Philippe III le Bon, conscient de la menace que fait peser l'Angleterre, se réconcilie enfin avec son cousin, le roi de France Charles VII, par le traité d'Arras.

Mécène précurseur de la Renaissance, bien conseillé par le chancelier Nicolas Rolin, il porte le duché de Bourgogne à son apogée. Son fils Charles le Téméraire lui succède en 1467. Il ne tarde pas à se heurter au roi Louis XI, fils et successeur de Charles VII, et connaît une mort pitoyable sous les murs de Nancy le 5 janvier 1477. Le duché de Bourgogne est sans façon annexé à la France par Louis XI mais ses autres possessions, en particulier la Flandre et le Hainaut-Hollande (les Pays-Bas), servent de dot à Marie, sa fille unique, lors de son mariage avec Maximilien de Habsbourg, fils de l'empereur d'Allemagne Frédéric III en août 1477. C'en est fini du fabuleux apanage de Philippe le Hardi...

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