Belle époque

Kate Cambor (Flammarion,  2009)

Passionnante description des débuts d'une aristocratie née avec la IIIe République. Elle puise son origine dans la renommée littéraire pour Victor Hugo et Alphonse Daudet, médicale pour Jean-Martin Charcot.

Les fées se sont penchées sur le berceau des générations suivantes : la petite-fille Jeanne Hugo est célèbre dès l'enfance par les poèmes que lui consacre son grand-père, les fils Léon Daudet et Jean-Baptiste Charcot font partie de la jeunesse dorée parisienne qui se lance dans les études de médecine.

Une fois les parents ou grands-parent disparus, chacun continue à bénéficier de la notoriété attachée à son nom et suit son destin : Léon Daudet abandonne la médecine et son mariage à grand spectacle avec Jeanne Hugo se termine en divorce, tandis qu'il se lance dans l'action politique d'extrême-droite. Jeanne Hugo se remarie avec Jean-Baptiste Charcot passé de la médecine à l'exploration polaire, puis divorce à nouveau pour retrouver un amour de jeunesse.

Le livre est l'occasion de très belles évocations de l'aura que connurent Victor Hugo dans les milieux politico-littéraires parisiens et Jean-Martin Charcot à la Salpêtrière, du charme des dîners littéraires qui réunissaient Alphonse Daudet, Edmond de Goncourt, Flaubert, Zola et Tourgueniev, ou de ce que fut l'Action Française et son idéologue Charles Maurras.

La «République des professeurs» produisait alors des dynasties politico-littéraires ou scientifiques. Elles se sont aujourd'hui effacées au profit de l'énarchie et des dynasties politico-administratives.

Voir : Une République en quête de grandeur

Publié ou mis à jour le : 10/06/2016 09:42:47