30 janvier 1879

Jules Grévy président de la République

Le 30 janvier 1879, suite à la démission de Patrice de Mac-Mahon, les parlementaires de la Chambre des députés et du Sénat, réunis en Congrès, élisent le républicain modéré Jules Grévy (71 ans) à la présidence de la République.

Ce quatrième président de la République française est aussi le premier de convictions républicaines ! Avant lui, Louis-Napoléon Bonaparte se révéla... bonapartiste, Adolphe Thiers du genre monarchiste et opportuniste, Patrice de Mac-Mahon monarchiste convaincu.

André Larané

Vive la République, enfin !

Jules Grévy (15 août 1807 - 9 septembre 1891, Mont-sous-Vaudrey, Jura), portrait officiel par Léon BonnatLa présidence de Jules Grévy se signale quant à elle par l'affirmation sans ambiguïté du caractère républicain du régime. La IIIe République ne se cache plus !

En 1879, les chambres se transportent de Versailles à Paris et l'on adopte la Marseillaise comme hymne national ; en 1880, on décrète le 14 juillet fête nationale et l'on accorde une amnistie aux révoltés de la Commune ; en 1885, on ouvre le Panthéon pour Victor Hugo...

Par ailleurs, sous les ministères de Charles Freycinet et Jules Ferry, on impose l'enseignement laïque et l'on se lance avec Savorgnan de Brazza et d'autres dans les aventures coloniales au nom de la « mission civilisatrice » de la France.

Le camp républicain se divise en 1884. Georges Clemenceau, chef de file de la « gauche radicale », s'oppose aux « républicains opportunistes » en dénonçant les conquêtes coloniales qui font selon lui le jeu de l'Allemagne. Jules Ferry est contraint à la démission l'année suivante.

Dans le même temps, la presse révèle un scandale interne à l'Élysée, un trafic de décorations par le gendre du président, Daniel Wilson, l'un des fondateurs de la gauche républicaine.

Celui-ci s'était installé à l'Élysée après son mariage, en 1881, et avait profité de sa situation pour alimenter en informations confidentielles son journal La Petite France de Tours.

Plus gravement, il a trafiqué son influence à grande échelle en fournissant à de généreux donateurs des recommandations, de bonnes places ou encore des Légions d'Honneur. Cette « affaire des décorations » éclate au grand jour en novembre 1887. Elle fait les choux gras des pamphlétaires, tel Henri Rochefort, et des partisans du général Boulanger, en pleine ascension.

Le président du Conseil Maurice Rouvier tente de protéger le président du scandale mais celui-ci n'en doit pas moins démissionner le 2 décembre 1887, au début de son second mandat, sous la pression de la foule et des parlementaires conduits par Clemenceau. Quant à Daniel Wilson, il sera condamné puis acquitté en appel et réussira à se faire réélire à la députation.

Publié ou mis à jour le : 2024-02-08 08:08:38

Aucune réaction disponible

Respectez l'orthographe et la bienséance. Les commentaires sont affichés après validation mais n'engagent que leurs auteurs.

Actualités de l'Histoire
Revue de presse et anniversaires

Histoire & multimédia
vidéos, podcasts, animations

Galerie d'images
un régal pour les yeux

Rétrospectives
2005, 2008, 2011, 2015...

L'Antiquité classique
en 36 cartes animées

Frise des personnages
Une exclusivité Herodote.net