25 juillet 306

Constantin proclamé empereur par ses soldats

Le 25 juillet 306, Constantin est proclamé empereur par ses soldats à Eburacum, en Bretagne (aujourd'hui York, en Angleterre), où il a rejoint le quartier général de son père Constance Chlore, qui vient de mourir.

C'est le début d'une prodigieuse ascension qui va conduire le jeune trentenaire à la tête de l'empire romain, après l'élimination de tous ses rivaux.

Surmontant le semi-échec de son prédécesseur Dioclétien, il va restaurer l'autorité de l'État et accomplir deux réformes majeures : la reconnaissance de la religion chrétienne, encore très minoritaire mais influente et en plein essor ; la fondation d'une « nouvelle Rome » sur les rives du Bosphore.

Ysaline Homant
L'Empire romain à son apogée

Cliquez pour agrandir
L'empire romain à son apogée (cartographie Herodote.net)
Cette carte montre l'Empire romain dans sa plus grande extension (fin du Ier siècle après Jésus-Christ).
Au centre de cet immense empire était la mer Méditerranée que les Romains appelaient avec orgueil et très justement Mare Nostrum (« Notre Mer » en latin). Cet empire est aujourd'hui éclaté en États rivaux que divisent les différences linguistiques, politiques, religieuses, sociales et économiques.

Raison d'État

Une dizaine d'années plus tôt, Dioclétien et son compagnon d'armes Maximien Hercule ont tenté de résoudre la question successorale à la tête de l'empire romain en instaurant la « tétrarchie ». Eux-mêmes se sont attribués le titre d'« Auguste », Dioclétien gouvernant l'Orient et Maximien l'Occident. Chacun d'eux s'est donné un adjoint appelé « César » et destiné à lui succéder.

Dioclétien a choisi Galère, berger d'origine dace (roumaine) devenu un brillant stratège dans l'armée de Rome. Il lui a donné sa fille Fausta en mariage et lui a confié le gouvernement des régions danubiennes, lui-même se réservant l'Asie mineure, le Proche-Orient et l'Égypte.

Quant à Maximien, il a jeté son dévolu sur Constance Chlore, militaire illyrien comme lui, et lui a confié le gouvernement de la Gaule, de l'Espagne et de la Bretagne (l'Angleterre actuelle), lui-même se réservant l'Italie et l'Afrique du Nord.

Constance Chlore avait auparavant noué une liaison avec Hélène, une servante d'auberge, autrement dit une domestique de moeurs peu farouches  (stabularia). Il a ensuite épousé cette jeune femme au caractère trempé, qui lui a donné le futur Constantin. Tôt convertie à la religion chrétienne, Hélène a sans doute contribué à rapprocher son mari et son fils de la foi nouvelle, l'un et l'autre se gardant toutefois d'afficher leurs convictions en public. 

La raison d'État oblige Constance Chlore à répudier Hélène et se remarier avec Théodora, fille de son protecteur Maximien. Celle-ci lui donne six enfants.

De la succession par le mérite à la succession héréditaire

Usés par la tâche, Dioclétien et Maximien se retirent de leur plein gré le 1er mai 305, selon la règle qu'ils ont eux-mêmes fixée. Mais leurs successeurs montrent beaucoup moins de désintéressement et ne tardent pas à se disputer le pouvoir.

Sur les instances de Dioclétien, Constance Chlore, nouveau « Auguste » d'Occident, doit désigner comme « César » un certain Sévère, cependant que son fils est placé sous le commandement de Galère, « Auguste » d'Orient. Mais Constantin obtient de revenir auprès de son père, à York. Lorsque Constance Chlore décède de mort naturelle, il se fait désigner «Auguste» à sa place, enfreignant ainsi les règles édictées par Dioclétien.

De son côté, à Rome, Maxence, fils de Maximien, n'accepte pas davantage d'être privé de la succession de son père. Il se fait à son tour proclamer «Auguste» par la garde prétorienne, une troupe d'élite stationnée dans la Ville éternelle et chargée de la protection de l'empereur.

Ainsi le principe héréditaire vient-il brutalement se heurter à la cooptation au mérite qu'avaient tenté d'instituer les premiers tétrarques...

Confusion augustéenne

Maxence, pour consolider son pouvoir, invite son père Maximien Hercule à revêtir de nouveau la pourpre et prendre place à ses côtés. Là-dessus, il poursuit Sévère, qui lui dispute le pouvoir en Occident, et le fait mettre à mort. 

En 307, Maximien tente d'évincer son fils mais il échoue et doit se réfugier à Trèves, au nord de la Gaule, sous la protection de son gendre Constantin. Là-dessus, l'imprudent complote contre ce dernier. Dénoncé par sa fille Fausta, il s'enfuit à nouveau jusqu'à Marseille. Poursuivi par Constantin, il est contraint de se suicider en 310 (à moins qu'il n'ait été exécuté).

De son côté, Galère, nouveau « Auguste » d'Orient, ajoute à la confusion en tentant de remettre de l'ordre dans la tétrarchie. Il hisse à la fonction d'«Auguste» son compagnon d'armes Licinius, un ancien paysan dace comme lui, et lui confie le gouvernement des régions danubiennes de Pannonie et Rhétie. Mais, malade, il doit se retirer de la compétition. Avec lui disparaissent les derniers vestiges de la tétrarchie.

Licinius épouse la soeur de Constantin et s'allie à ce dernier contre Maxence... Ces rivalités vont se conclure par le triomphe de Constantin.

Publié ou mis à jour le : 2021-07-25 07:17:45

Aucune réaction disponible

Respectez l'orthographe et la bienséance. Les commentaires sont affichés après validation mais n'engagent que leurs auteurs.

Actualités de l'Histoire
Revue de presse et anniversaires

Histoire & multimédia
vidéos, podcasts, animations

Galerie d'images
un régal pour les yeux

Rétrospectives
2005, 2008, 2011, 2015...

L'Antiquité classique
en 36 cartes animées

Frise des personnages
Une exclusivité Herodote.net